Cet autoportrait est tiré de ma série Ghost Park.
L’immeuble dans lequel j’habitais à l’époque des prises de vues avait un parking souterrain où j’adorais descendre pour y admirer les ambiances.
C’était impossible de ne pas y faire quelques photos !
Il y avait 4 étages si je me souviens bien, ce qui multipliait les risques de passage.
Après réflexion, j’ai pensé qu’un samedi soir vers 22 ou 23 heures serait le moment le plus calme, les gens étant habituellement de sortie.
“Heureusement pour moi j’avais plutôt misé juste, il n’y a eu que très peu de mouvement !”
Si vous êtes allés jeter un coup d’œil à la série entière, vous avez pu remarquer que c’est un travail de nu complet, ce qui rendait la prise de vue plus délicate pour de nombreuses raisons.
Alors côté organisation et efficacité j’avais opté pour une robe qui pouvait s’enlever – et se remettre – en une seconde.
Je n’ai jamais essayé de faire aussi vite, je n’ai jamais été aussi sale, je n’ai jamais autant réfléchi à ce que j’allais faire si je croisais quelqu’un.e.
Mais ça en valait la peine parce que j’aime beaucoup cette série !
Ghost Park a été exposée à Paris et elle m’avait confrontée à deux types de réactions principales :
L’une, amusée, “pourquoi se foutre à poil dans un parking !?”, l’autre, mal à l’aise, “pourquoi se foutre à poil dans un parking…”
Là où j’avais vu quelque chose de fantomatique et d’esthétique, d’autres y ont vu des femmes maltraitées et abandonnées.
Mon histoire à moi était bien loin de ce que j’aurais pu imaginer des autres ressentis.
Comme quoi rien ne nous appartient jamais vraiment…
Plus absurde et plus léger : moi cachée dans le local poubelle parce qu’il m’avait semblé entendre du bruit.
Cette photo de coulisses existe car l’appareil photo était sur pied en mode minuterie pour réussir à prendre plus tard cette photographie !